Pourquoi suis-je venue en France ?
Comme écrit dans ma présentation « Qui-suis-je ? », je viens de Nagasaki, dans le Sud du Japon. Il y a 792 villes au Japon et la ville de Naasaki est la 43ème. Sa population est de 429 500 habitants, soit un peu moins que Toulouse.
Quand les gens entendent que je viens de Nagasaki, leur première réaction est de penser à la bombe atomique. On me demande s’il y a eu des victimes dans ma famille ou s’il y a des répercussions sur leur santé. La bombe est tombée en 1945, donc on en est à la quatrième génération aujourd’hui et il n’y a plus de problème de santé. En tout cas, ma famille n’a pas été irradiée.
Nagasaki est très connue pour avoir été le seul port ouvert au commerce avec les Pays-Bas et le Portugal pendant la période d’isolement du Japon entre 1639 et 1853. Et comme depuis longtemps, elle est très active dans le commence avec la Chine, on trouve encore un quartier chinois et des temples chinois dans le centre-ville. Durant la période d’isolement du Japon, un sixième de la population était chinoise. C’est beaucoup ! Le guichetier d’un temple chinois m’a raconté que la moitié de la population de Nagasaki était chinoise quand le commerce était à son apogée.
Nagasaki est très influencée par les cultures chinoise et occidentale. Même si vous êtes au Japon, vous pouvez ressentir une atmosphère spéciale et différente de celle des autres villes.
Le village de Kawatana où j’ai grandi est à une heure de Nagasaki en train. C’est un petit village de 13 000 habitants, avec trois écoles primaires, un collège et un lycée. Il y a la mer, la rivière et la montagne. C’est un village entouré par la nature.
Il y a une ville qui s’appelle Sasebo à environ 30 minutes de Kawatana. Cette ville a joué un rôle important dans ma vie.La population de Sasebo est de 225 400 habitants. C ‘est un peu moins que celle de Lille en France. Sasebo est une ville avec une base militaire américaine. Au Japon, il y a 81 bases militaires américaines et parmi celles-ci, il en existe six grandes, dont une à Sasebo. La ville abrite la Force Maritime d’Autodéfense du Japon et on dit qu’elle s’est développée grâce à elle.
J’ai grandi en regardant les Américains depuis toute petite.
J’adorais qu’on m’achète des chocolats et des chewing-gums américains qu’on trouvait dans les rues commerçantes de la ville. C’était l’époque où la série « Ma sorcière bien-aimée » commençait à la télévision. Je me suis alors découvert une passion pour les États-Unis, ce qui m’a donné envie de voir le pays de mes propres yeux.
C’est pourquoi à 13 ans, j’ai demandé à mes parents de me laisser partir aux États-Unis.
Dans les années 70, le Japon était en pleine croissance économique et le yen ne valait qu’un tiers du dollar. En 1979, Sony a lancé le premier Walkman et les Américains croyaient que Sony était une entreprise américaine. Je ne peux pas imaginer combien cela coûtait à cette époque, mais mes parents m’y ont envoyé sans rien dire.
Je suis restée en famille d’accueil pendant un mois. Comme je ne savais pas parler anglais, je ne me souviens pas comment j’ai pu communiquer ni vivre là-bas. Mais cette expérience a été très importante dans ma vie. Après, j’ai fait mes études à Kyoto puis j’ai travaillé dans une entreprise, mais je gardais toujours l’envie de partir à l’étranger.
Quand j’ai eu 30 ans, je voulais recommencer ma vie, alors j’ai fait une demande de Permis Vacances Travail au Canada. La limite d’âge pour les demandes de visa était de 25 ans. J’ai écrit une lettre à l’ambassade du Japon au Canada pour demander une chance de recommencer ma vie. Le 31 décembre 1995, j’ai reçu mon visa et je suis partie à Montréal en 1996.
Pourquoi Montréal ? Parce que c’est le plus proche de New-York ! Par chance, ma vie à Montréal a commencé en trouvant du travail dans l’avion. Puis, j’ai commencé à rencontrer beaucoup de Français, mais vraiment que des Français… Mes colocataires étaient Français et tous mes amis autour de moi étaient aussi Français.
Le plus difficile, c’était la langue française. Il m’a fallu 7 ans pour pouvoir un peu le parler, et même après avoir vécu 17 ans en France, je fais toujours beaucoup d’erreurs.
J’ai vécu neuf ans à Montréal, je me suis mariée avec un Français et quand on a eu notre deuxième garçon, il a voulu retourner dans son pays. En 2005, nous avons déménagé à Palavas-les-Flots, là où il habitait quand il était étudiant. Ensuite, nous avons divorcé et je suis devenue une mère célibataire avec deux garçons. Pour être honnête, la vie en France était dure.
La différence de langue, la différence de culture…mais je me suis fait beaucoup d’amis et j’ai eu de nombreuses opportunités de travail. Au fur et à mesure de mes expériences, de plus en plus de personnes me posaient des questions sur le Japon et me demandaient des conseils de voyage. Je suis contente que les Français s’intéressent à mon pays, et ça me permet de le voir sous un nouvel œil.
J’ai réalisé que je voulais un travail pour faire le pont entre la France et le Japon. J’ai beaucoup réfléchi et je me suis dit que je voudrais faire en sorte que les gens connaissent le quotidien des Japonais. J’ai alors quitté mon travail et j’ai lancé ce site internet.
Mes visites ne sont pas des visites classiques.
J’ai choisi des endroits où même les Japonais vont rarement.
Et je travaille avec une association qui prépare l’accueil des touristes pour chaque visite.
Mon concept est de créer des opportunités de rencontres entre les touristes et les gens sur place, pour voir et expérimenter la vie des Japonais ordinaires.
Visiter ensemble le Japon, rencontrer la population locale et découvrir le vrai Japon !
Mark
28 juin 2022Thanks for your blog, nice to read. Do not stop.
admin9226
28 juin 2022Thank you Mark for your message!